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Photo du rédacteurMauricette Dupont

La bergère origine France chez les brebis basques

On ne peut pas clore notre séjour en Pays-Basque sans vous parler de Marion. Marion, c'est une rencontre pas tout à fait fortuite. Lorsque nous avons échangé avec José-Mari, il nous a parlé d'une française qui élève des brebis dans le village d'Aramayona avec son mari, Aitor. On s'est dit que parler mouton, fromage et agriculture espagnole avec une française, ça ne se refusait pas!

Aujourd'hui, on peut dire que notre rencontre avec Marion est un moment de partage qui restera dans nos mémoires longtemps!

Marion, c'est une éleveuse passionnée par son métier et ses bêtes. Sa vie, c'est son troupeau. Après une formation de bergère en Provence, elle est partie à 18 ans sillonner les routes, un peu comme nous. Son voyage n'a pas été long, puisqu'elle a commencé son périple par le Pays-Basque espagnol... Et ne l'a jamais quitté.

A 42 ans, elle élève avec Aitor 330 brebis laitières de race Latxa tête rousse (comme José-Mari, c'est un critère pour fabriquer le fromage d'appellation Idiazabal typique de la région) dans la montagne. Elle vend du lait frais et transforme la majorité de son lait en fromage avec du matériel de pointe, qui permet une très bonne maîtrise de la transformation du lait et une simplification du travail. Son fromage est vendu à la ferme et dans les petits commerces qui alimentent les villes à proximité.

Chez les brebis, les agnelages se déroulent en bâtiment en décembre/janvier. Elles sortent progressivement à l'herbe, d'abord en journée (jusqu'à la fin de la lactation) puis elles rejoignent un pâturage communal avec des chevaux.

Marion possède un "élevage moderne", comme elle dit. Mais si elle a un grand troupeau, un bâtiment équipé de caillebotis, un atelier de transformation commandé par ordinateur, elle est extrêmement attachée à l'authenticité et à la simplicité de l'élevage. Elle dénonce la productivité et la course aux litres, qui "rend les éleveurs fous" et progresse au détriment de la qualité des produits et du bien-être des animaux.



Dans son élevage, toutes ses décisions sont prises en faisant preuve de bon sens paysan. Elle élève ses agneaux sous la mère, parce qu'elle porte beaucoup d'importance au lien mère/petit (aujourd'hui, les élevages de brebis laitières progressent vers une séparation de la mère dès la naissance et une alimentation des agneaux à la poudre de lait, pour optimiser la production). Son élevage est aussi conduit avec une logique de sélection naturelle. Pour elle, un animal malade, c'est un animal qui n'est pas adapté à son élevage. En règle générale, elle ne s'acharne pas à traiter un animal "à la traîne".


En somme, Marion et Aitor élèvent bio... Mais la majorité des élevages en montagne dépendent de l'achat de fourrages et de céréales (les terres humides et pentues du Pays Basque ne permettent pas de production alternative à l'ensilage d'herbe). Cette dépendance vis a vis d'un producteur extérieur ne leur permet pas d'obtenir l'étiquette AB.



Nous avons finalement quitté la ferme Olatezar en emportant avec nous un sac rempli de fromages... Absolument délicieux!!! 😋




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